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Le blog de superyoyo
3 août 2005

Critique : Ikaruga

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Ikaruga est un de ces chefs-d'oeuvre qui élève le genre ludique au statut d'art. Pourtant rien ne le prédestinait à ce brillant avenir si ce n'est l'expertise des développeurs du jeu en la matière. C'est vrai, a priori Ikaruga n'est rien d'autre qu'un énième shoot destiné à des ados en mal de salles obscures. Mais l'expertise et le talent des fabuleux programmeurs de chez Treasure, associé à un concept original ont permis de transcender le genre. Vous allez voir qu'Ikaruga tient plus du jeu de Puzzle que du shoot'em up ( schmup pour les habitués...) frénétique.

    Passons rapidement sur le scénario assez banal : à bord de votre vaisseau... blablabla... dernier espoir de votre peuple... blablabla... exterminer la menace ennemie... blablabla. Et entrons maintenant dans le vif du sujet...

Tout est affaire de gameplay...

    Alors sur quoi tiens ce gameplay si spécial ? Oh c'est très simple un enfant pourrait le comprendre : votre vaisseau est bipolaîre, soit noir, soit blanc. Pour les ennemis c'est la même chose. Vous ne voyez pas où je veux en venir ? Seule une couleur opposée peut détruire efficacement une autre couleur. A partir de ce principe simple des miriades de situations vont se présenter. Vous passez d'une couleur à l'autre d'un simple bouton. Un ennemi noir arrive, très bien mon vaisseau devient blanc je l'allume et le désingue en quelques tirs, mais... ahh non je n'avais pas vu son missile guidé me foncer dessus... je suis mort. Mais vous auriez très bien pu rester noir pour absorber ses tirs, remplir votre jauge d'energie, et le détruire mais en beaucoup plus de tirs que nécessaire. Vous allez me dire : alors pourquoi ne pas avoir choisi la deuxième solution ? Ok mais que faire face à plusieurs ennemis de couleur différente... Ca y est vous commencez à entrevoir toutes les possibilités qui s'offrent à vous.
  Mais n'allons pas trop vite en besogne, je vous ai parlé d'une jauge d'energie qui augmente avec la quantité de tirs que vous absorbez. Celle-ci permet de déclencher des tirs guidés sur les ennemis presents à l'écran et dont la quantité larguée est proportionnelle au remplissage de la jauge. Cette capacité de votre vaisseau se révèlera très utile dans les situations où la densité d'ennemis est énorme, ça fera bien vite le ménage, ou bien contre l'un des boss de fin de niveau bien coriace. Oui car la difficulté du jeu est bien élevée, essayez le mode facile et terminez-le (si vous y parvenez un jour...) pour affronter le vrai gros challenge : le mode normal. Car à partir de ce niveau de jeu les ennemis renvoient les coups si vous ne les détruisez pas avec la couleur opposée, ils larguent quelques tirs en mourrant, c'est toujours un danger quand on sait que le moindre tir de couleur opposé explose votre vaisseau.

Le plaisir des sens

    Maintenant que je vous ai expliqué les principes de base du jeu qui fondent tout son gameplay, je vais vous détailler les aspects plus techniques.
    Commençons par les graphismes qui sont en 3D bien que le jeu soit une représentation en vue de dessus. Votre vaisseau progresse à la verticale de l'écran, vous remarquerez tout de suite que votre image est coupée par deux grosses bandes noires de chaque côté de l'écran. Ce qui se révèle déstabilisant au début devient un parti pris ésthétique pas si désagréable. Puis vous pouvez toujours modifier les configuration d'écran de sorte que celui-ci se retrouve dans la direction horizontale de la télé. Le fin du fin est de posséder un écran plat pivotable à 90 degrés et à vous les joies d'ikaruga ! Le design des vaisseaux ennemis est très bon avec une mention spéciale pour les boss de fin de niveau qui sont une sorte de fusion entre la machine est l'animal. Chaque niveau a son thème graphique ce qui contribue à imerger le joueur dans une atmosphère riche et variée.
    Tout comme les graphismes, la bande sonore est propre à chaque niveau avec des moments d'anthologie, pour une mise en scène et des transitions des plus spectaculaire. Les bruitages sont assez excellents avec des explosions dans tous les sens et pour peu que vous disposiez d'une installation sonore respectable (5.1), vos cages à miel vont atteindre l'extase.
    Donc techniquement je n'ai pas grand chose à lui reprocher si ce n'est les dominantes de noir et de blanc dans les couleurs, imposées par les bases fondatrices du gameplay.
    Ce n'est pas non plus sur l'animation et la vitesse d'affichage que l'on trouvera à redire car tout est très fluide malgré les nombreux ennemis à l'écran, et jamais je n'ai pu noter une baisse de frame-rate amputable au gameplay. La précision du jeu devient ainsi diabolique et on se surprend à slalomer entre les tirs ennemis, permutant la couleur de son vaisseau et défourraillant à tout va. Jamais je ne me suis entendu maudire la console parce que je m'étais fait exploser. Non si vous mourrez ce sera votre faute et seulement la votre. Mais ne vous inquiétez pas la marge de progression dans ce jeu est énorme et on apprend très vite à manier son vaisseau comme un artiste de foire.
    Les challenges imposés par l'envie de pulvériser son meilleur score participent à renforcer la durée de vie du jeu qui à la base n'est pas énorme, car il peut se finir en 1 heure pour les habitués. Mais là n'est pas l'intérêt, le but d'un jeu de shoot est de poser le score intouchable et que personne ne réussira à battre.

    Alors que reprocher à ce jeu si ce n'est une durée de vie un peu faible ? Pas grand chose si  ce n'est une difficulté assez élevée mais pas insurmontable sachant que la courbe d'apprentissage est très rapide. Dans son domaine Ikaruga est un 'must-have' et sûrement un des rois. Pour les non férus de schmup, il faut l'appréhender comme un casse tête où chaque écran est un nouveau problème à résoudre, et où il ne suffit d'avoir les meilleurs réflexes du monde. C'est un jeu que se doit de posséder tout fan de jeux-vidéo.

    Je ferai un dernier reproche à ce jeu à propos de sa distribution. Celui-ci à été distribué sur Gamecube par Atari en Europe dans des quantités bien insuffisantes et à un prix bon marché pour une nouveauté (50 euros). Du coup on se retrouve avec un jeu introuvable en rayonnage et en occasion à des prix hallucinants (100 euros voir plus). Franchement c'est un aspect bien mauvais pour quelqu'un qui recherche le jeu. Il vaudrait peu-être mieux avoir une Dreamcast japonaise et s'acheter le jeu en import qui doit se trouver relativement facilement dans les boutiques d'import à moins de 100 euros...

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